Finance durable : concilier performance économique et impact environnemental

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Depuis plusieurs années, la finance connaît une transformation profonde. Face aux défis environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), les acteurs financiers revoient leurs priorités. Il ne s’agit plus seulement de maximiser les profits, mais aussi de prendre en compte les impacts à long terme des investissements sur la planète et la société. Cette évolution donne naissance à un champ en pleine expansion : la finance durable.

Qu’est-ce que la finance durable ?

La finance durable désigne l’ensemble des pratiques financières qui intègrent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les décisions d’investissement. Elle repose sur une conviction : il est possible — et nécessaire — de concilier rentabilité économique et développement durable.

Ces critères ESG permettent d’évaluer les entreprises au-delà de leur seule performance financière :

  • Environnement (E) : empreinte carbone, gestion des ressources naturelles, pollution…

  • Social (S) : conditions de travail, droits humains, égalité, inclusion…

  • Gouvernance (G) : transparence, lutte contre la corruption, diversité dans les instances dirigeantes…

Pourquoi la finance durable prend-elle de l’ampleur ?

Plusieurs facteurs expliquent la montée en puissance de la finance durable :

  1. Urgence climatique : Le dérèglement climatique et la perte de biodiversité imposent une redirection des flux financiers vers des activités plus respectueuses de l’environnement.

  2. Demande des investisseurs : De plus en plus d’épargnants, notamment les jeunes générations, veulent donner du sens à leur argent. Ils souhaitent investir dans des entreprises qui partagent leurs valeurs.

  3. Réglementation croissante : L’Union européenne, par exemple, pousse à la transparence via la taxonomie verte et le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), qui obligent les institutions financières à détailler l’impact environnemental de leurs produits.

  4. Opportunité économique : La transition vers une économie bas carbone génère de nouveaux marchés et innovations, porteurs de croissance.

  5. Outils technologiques au service de la finance durable : L’essor de la data, de l’IA et des plateformes technologiques permet aujourd’hui aux acteurs financiers de mieux évaluer, suivre et piloter leur performance extra-financière.

    C’est dans ce contexte que des solutions comme Envoedge, développée par Berexia, trouvent toute leur place. Envoedge est une plateforme qui aide les entreprises et institutions à mesurer et visualiser leur empreinte ESG de façon simple, dynamique et exploitable. Elle permet aux décideurs financiers de :

    • collecter des données fiables,

    • suivre l’évolution de leurs indicateurs de durabilité,

    • prendre des décisions éclairées alignées sur les enjeux ESG.

    Ce type d’outil renforce la crédibilité des engagements ESG, tout en répondant aux nouvelles obligations réglementaires de transparence.

Instruments et stratégies de la finance durable

La finance durable prend plusieurs formes, selon les objectifs poursuivis :

1. Investissement socialement responsable (ISR)

L’ISR consiste à sélectionner les entreprises selon leurs pratiques ESG. On peut adopter plusieurs approches :

  • Exclusion : éliminer certains secteurs (charbon, armes, tabac…)

  • Best-in-class : choisir les leaders ESG dans chaque secteur

  • Engagement actionnarial : dialoguer avec les entreprises pour améliorer leurs pratiques

2. Green bonds (obligations vertes)

Il s’agit d’obligations émises pour financer exclusivement des projets environnementaux : énergies renouvelables, efficacité énergétique, transport propre…

3. Finance à impact

Ici, l’objectif est double : générer un rendement financier et un impact social/environnemental mesurable. Par exemple : financer des logements sociaux ou des projets d’agriculture durable.

4. Microfinance et finance inclusive

La microfinance permet à des populations exclues du système bancaire traditionnel d’accéder à des services financiers, contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté.

Les défis de la finance durable

Malgré son essor, la finance durable fait face à plusieurs limites et critiques :

Greenwashing : Certaines entreprises ou fonds se disent “verts” sans réel engagement. Le manque de standards clairs rend difficile la vérification des allégations environnementales.

Difficulté de mesure : Comment mesurer l’impact social ou environnemental d’un investissement ? Les indicateurs ESG ne sont pas toujours harmonisés, ce qui complique les comparaisons.

Tensions entre performance et durabilité : Si la finance durable vise un double objectif, certains redoutent un arbitrage entre rentabilité et impact, notamment à court terme. Toutefois, des études montrent que les entreprises bien notées sur le plan ESG sont souvent plus résilientes et performantes à long terme.

Une dynamique mondiale en cours

Les grands investisseurs institutionnels, les banques centrales et même les compagnies d’assurances s’engagent progressivement dans la finance durable. Des initiatives comme les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI), soutenus par les Nations Unies, rassemblent des milliers d’acteurs autour de bonnes pratiques ESG.

La COP26, le Pacte Vert pour l’Europe, ou encore l’Inflation Reduction Act américain témoignent aussi d’une volonté politique croissante d’orienter les capitaux vers la transition écologique.

La finance durable n’est plus une niche : elle devient un pilier essentiel du système financier de demain. Elle offre une réponse concrète à une question centrale : comment faire en sorte que notre argent contribue à construire un avenir plus juste, plus propre, et plus résilient ?

Si les défis restent nombreux, l’élan est bien là. Et il appartient à chacun — épargnant, investisseur, entreprise ou décideur public — de jouer son rôle dans cette transition.

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